Kendaelig Arz Breizh hag hon Identelezh, eus Gavrinis betek an Dezagn gant Armel Le Sec'h, d'ar 5 a viz Mezheven da 10e, kinniget gant Skol uhel ar Vro kevelet gant KDSK ha Yezhoù ha Sevenadur (e KDSK, 13, straed ar Breolimeur e Sant-Ervlan).
Art de Bretagne, notre identité, de Gavrinis au Design
L'enfant cherche son Identité dans le regard des autres
Pour nous Bretons, tout ce qui a été peint, dessiné ou sculpté, filmé au sujet de la Bretagne, par des artistes bretons ou non, prend part à la construction de notre Identité intérieure, comme à l'image de notre peuple dans le regard du monde.
Au commencement, il y eut Gavrinis, et tout se continue jusqu'à nous.
Chaque fois nous participons à un mouvement artistique plus vaste (Art roman, Baroque, Art nouveau...) en le remodelant à notre « guise ». L'Histoire dira si nous avons fait de même pour les mouvements récents (Art abstrait, Conceptuel... et Design). On peut, en tout cas, déjà rencontrer des artistes qui connaissent leurs racines et leur dette envers leur Terre-Mère.
Notre parcours commence avec la Préhistoire
Les oeuvres abstraites du tumulus de Gavrinis sont l'expression d'une pensée déjà très subtile. Nous entrons ici dans un monde philosophique ou même mystique, peut-être un essai de représentation de concepts comme le voyage, ou la Vie.
Nous avons peu de traces des oeuvres d'art des premiers Bretons installés en Armorique et de leurs réalisations quotidiennes (poteries, perles, armes etc.). La tempête normande pousse vers d'autres cieux les moines bretons emportant leurs parchemins ainsi sauvés et conservés.
La Renaissance et l'Art baroque bretons, favorisés par l'aisance économique, produisent un art toujours profondément religieux (enclos paroissiaux) ouvert aux influences européennes (retables flamands).Partie prenante des grands mouvements esthétiques européens du Moyen Age, la Bretagne se couvre de monuments romans puis gothiques, en leur donnant une « modalité » bretonne.
Désargentés, ils viennent en Bretagne dont ils découvrent la lumière exceptionnelle et le patrimoine naturel et architectural. « ...Ce sont ces vagabonds venus d'ailleurs...qui vont donner à la Bretagne son Identité. » (Jean Philippe Brumeaux, dans le Télégramme).
Au tout début du XXe siècle, des Bretons recherchent leurs racines celtiques auprès des « Breudeur tra mor », les « Frères de l'autre coté de la mer ». Dans l'entre deux guerres, les arts décoratifs, de nos Seiz Breur s'inscrivent dans un mouvement européen qui privilégie le retour aux arts populaires.Le XIXe siècle est celui de l'art du peuple mis en valeur par les folkloristes mais aussi les artistes en quête d'exotisme breton (Gauguin, Lalaisse, Rivière, etc.).
L'Histoire dira si les oeuvres minimalistes ou conceptuelles de la fin du XXe siècle, auront la même résonance, alors même que leurs créateurs se déclarent souvent « libres de racines », tandis que de nombreux artistes de Bretagne participent à un retour vers une « Nouvelle Figuration ou vers l'Expressionisme.
Certes, nombreux sont ceux qui doivent s'expatrier ou aller très loin pour trouver des concours dignes de leur talent. De terrain de jeux pour artistes venus d'ailleurs, la Bretagne est devenue acteur de premier plan dans de nombreux domaines.
Parmi eux, citons des architectes (Porzamparc reconnaît sa dette à ses racines bretonnes), des concepteurs de mobilier (les Frères Bouroullec de Quimper ont eu un Grand Prix à New York), des stylistes (Val Piriou vivait à Londres), sans oublier les créateurs des bateaux que l'on voit courir sur toutes les mers du monde....
Growing a Chair - Ronan & Erwan Bouroullec (2008)
Le XXIe siècle sent bouger les choses, pour les artistes bretons du Design.